Exposition > Elisabeth Lincot "Entretenir la haie" - Galerie Artistik Rezo - Paris 11ème - Du 26 janvier au 21 février 2024

« Comme le ferait un simple post-it, « Entretenir la haie » permettrait de redéfinir la relation que la société entretient avec une nature perçue comme un chaos en perpétuelle recomposition, laquelle nécessite une attention toute particulière.
Envisagée comme un jardin, une composition florale dans laquelle le spectateur peut déambuler et laisser son esprit flotter, l’exposition propose de s’interroger sur ce que serait une nature qui ne bénéficierait plus d’un regard bienveillant et attentif. Que deviendrait-elle si, une fois réduite à un pur objet, elle ne suscitait plus l’émerveillement, mais l’indifférence que nous avons parfois l’habitude de lui témoigner, lassés par un quotidien usé ? Il s’agit dès lors de réveiller l’instinct enfantin qui perdure en notre for intérieur pour retrouver l’attention que nous devrions porter sur le monde dans ses détails et sa diversité. En somme, trouver d’autres points de vue sur ce que pourrait être une société.
C’est de façon toute naturelle que nous habitons les mondes que nous créons. Sans doute, est-ce le rôle de l’art de nous inviter à les explorer, bien qu’ils soient proprement les nôtres. Élisabeth Lincot attire notre attention sur cet aspect des choses en nous invitant à quitter la bulle dans laquelle nous nous sommes enfermés, une bulle toujours sur le point d’éclater comme l’artiste se plaît à le rappeler, afin de renouer avec un monde en devenir. »

Agathe Anglionin, architecte et curatrice

À PROPOS D’ELISABETH LINCOT

Diplômée en 2016 de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Elisabeth Lincot exerce en tant qu’artiste plasticienne. Les œuvres dessinées, les peintures, les installations et les sculptures en céramique d’Elisabeth Lincot évoquent un univers naturaliste peuplé d’oiseaux et de figures humaines. Dans le monde de l’artiste, la flore prolifère, la faune colonise et la marmaille devient tribu. Son univers plonge le visiteur dans un monde où la fantaisie rencontre l’étrangeté, la candeur, le désenchantement et où le tableau de chasse flirte avec la chasse au trésor. Elisabeth Lincot est toujours à l’affût de la beauté fragile, du regard frondeur d’un enfant ou des battements d’ailes effrénés d’un oiseau en fuite. Son travail est mû par la volonté de résister à la violence, face aux constats de domination toxique des idéologies patriarcales et suprématistes qui écrasent la femme et la Nature. 2023 | Prix résidence jeune céramique du musée Keramis, La Louvière, Belgique 2022 | Médaille d’or de la section naturaliste au salon des beaux-arts à Paris 2018 | Prix du jury du salon de céramique contemporaine C14 Paris 2018 | Prix du public du salon de céramique contemporaine C14 Paris

« L’univers artistique d’Élisabeth Lincot pourrait paraître tendre, merveilleux, quasi idyllique, s’il ne s’en dégageait pas une constante tension. Il en ressort surtout la sensation d’une menace toujours à fleur de peau, à peine perceptible, qui définirait les limites d’un monde replié sur lui-même, sans cesse en équilibre instable, sur le fil d’un rasoir, et surtout pris dans une danse perpétuelle. C’est parce qu’Élisabeth Lincot cherche à déconstruire, sous des abords innocents propres à l’enfance, le rapport que nous entretenons avec la nature, à seule fin de l’incorporer à la vision d’un monde où elle serait un ensemble de décompositions autant que de recompositions. Malgré les rêveries poétiques et fantasmatiques qu’ils inspirent, les motifs animaliers ou enfantins d’Élisabeth Lincot font apparaître, au-delà de leur joliesse, la crudité d’un réel éprouvant. Sans cesse pris dans un mouvement aléatoire, ils constituent des agglomérats qui lui échappent et dont le seul but est de dépasser les limites pour sortir du contrôle qui autrement les figeraient. De cette façon, Élisabeth Lincot peut exprimer une anxiété qui viendrait d’une impression constante d’être sur le qui-vive, dépassée par les événements, comme on dit, et toujours en retard sur le flux du quotidien. Son univers artistique se présente donc comme une douce-amère incitation à trouver le temps de reprendre le contrôle sur l’agir contraint qui gouverne nos vies. À ce titre, le choix de la céramique comme médium n’est pas le fait du hasard. La céramique, trop souvent mal perçue par les pratiques artistiques, car trop proche d’un univers domestique, décoratif et utilitaire, est, plus que tout autre médium, le fruit d’un travail qui joue avec le temps et la distance. La céramique, cette terre cuite imprévisible, nous parle de la Terre, cette Terre-mère que les Grecs avaient définie comme un vaste organisme source de toute vie et qui, ainsi associée à la femme, offrait la possibilité d’une continuelle régénération, sans cesse dans l’enfantement de l’avenir.» Agathe Anglionin, architecte et curatrice

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Galerie Artistik Rezo

Inaugurée le 28 janvier 2015, la galerie Artistik Rezo soutient le mouvement de l'art urbain ou street art, art majeur du XXIe siècle, mondial, éclectique et vivant. La galerie est le troisième volet de l'association Artistik Rezo, fondée et présidée par Nicolas Laugero Lasserre depuis 1999 et qui est parallèlement un média et un club culturel.

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